Si vous lisez ces lignes, c’est probablement que vos outils ne se parlent pas aussi bien qu’ils devraient. Et que les copier-coller quotidiens, les relances manuelles ou les extractions Excel commencent à coûter plus cher qu’ils ne rapportent.
Le logiciel Make s’inscrit dans cette logique : un outil no-code pensé pour automatiser vos flux opérationnels, sans avoir à réécrire toute votre architecture technique. Il connecte vos apps, gère des webhooks, manipule vos bases de données le tout sans ligne de code.
Côté IT, c’est un levier de délégation : les métiers gagnent en autonomie sans échapper au cadre. Côté métier, c’est une façon d’accélérer sans bricoler.
Mais comme tout outil , Make nécessite un minimum de méthode : structuration des données, gestion fine des accès, documentation des scénarios.
Dans cet article, on fait le tri entre la promesse et la réalité. À quoi sert vraiment le logiciel Make ? Où s’arrête-t-il ? Et surtout : comment l’intégrer proprement dans un système d’information déjà bien rempli.
Qu’est‑ce que le logiciel Make ?
Make (anciennement Integromat) est une plateforme d’automatisation no-code qui permet de connecter entre eux des outils numériques sans écrire une seule ligne de code. Grâce à son interface visuelle intuitive, les utilisateurs peuvent créer des workflows automatisés (appelés scénarios) en définissant des enchaînements logiques d’actions entre différents services.
Là où un outil comme Zapier favorise une approche plus linéaire et simplifiée, le logiciel Make se distingue par sa granularité, sa flexibilité et son contrôle des flux. On pourrait le situer à mi-chemin entre un outil low-code (qui permet des ajustements fins) et une plateforme no-code grand public.
Pour les DSI et les équipes IT, Make se positionne comme une alternative robuste à l’intégration par script ou développement spécifique, avec une prise en main plus rapide et une capacité d’industrialisation des processus métiers. Contrairement à Integromat, son prédécesseur, le logiciel Make a renforcé son positionnement auprès des entreprises, en introduisant une gouvernance plus poussée, des logs plus détaillés et un support aux environnements de production exigeants.
Fonctionnalités clés
Ce qui fait la richesse du logiciel Make, ce sont ses fonctionnalités avancées, souvent méconnues ou sous-exploitées.
- Scénarios visuels : chaque automatisation est construite sous forme de graphe, avec des modules interconnectés. Cela permet une lecture immédiate de la logique métier et une maintenance facilitée.
- Modules personnalisables : chaque service connecté peut être manipulé via des actions, triggers ou fonctions utilitaires (regex, parseur HTML, traitement d’image, etc.).
- Webhooks : Make permet de déclencher des scénarios à partir d’un événement externe (soumission de formulaire, appel API…). C’est une fonction clé pour une intégration temps réel dans un SI.
- API REST : l’utilisateur peut intégrer n’importe quel service disposant d’une API, même non référencé nativement, grâce à l’éditeur HTTP intégré.
- Data stores : Make embarque une base de données légère pour stocker temporairement des variables ou des jeux de données entre deux traitements automatisés. Très utile pour du cross-scénario ou des états intermédiaires.
- My Apps : cette fonction permet de connecter une instance précise d’un outil avec des accès sécurisés (OAuth, token, etc.). Idéal pour déployer plusieurs comptes ou environnements de manière maîtrisée.
- Intégrations natives : plus de 1500 outils sont directement connectables, de Google Sheets à Airtable, en passant par Notion, Hubspot ou Slack.
Pour les DSI, ce sont autant de briques qui peuvent venir enrichir ou soulager des systèmes existants, sans repartir de zéro.
Pourquoi intégrer le logiciel Make au sein de vos équipes ?
Intégrer le logiciel Make dans un environnement professionnel, ce n’est pas simplement automatiser des tâches : c’est poser un cadre structurant à l’itération opérationnelle.
Côté équipes, le principal apport est la fiabilisation des processus. Là où les workflows bricolés à coups de fichiers Excel et d’exports manuels laissent place à l’erreur, Make introduit une logique fluide, traçable et surtout reproductible. Que ce soit pour automatiser un processus RH (validation d’un onboarding), assurer un monitoring de production, ou déclencher un alerting métier, le logiciel Make permet de centraliser et normaliser les pratiques.
Mais c’est aussi un levier d’autonomisation. Les équipes marketing, RH ou logistique peuvent piloter des scénarios simples, créer leurs propres flux, ou encore tester une nouvelle automatisation sans avoir à mobiliser un développeur ou solliciter la DSI à chaque itération. Cette délégation intelligente des automatisations réduit les temps d’attente, accélère les cycles et contribue à une meilleure répartition de la charge entre IT et métiers.
Faites gagner du temps à la DSI
Le logiciel Make n’est pas une rustine. C’est un outil qui s’intègre proprement dans une architecture SI, à condition d’être bien piloté.
Côté DSI, cela signifie un vrai gain en gouvernance. Chaque scénario peut être documenté, versionné, audité. Les accès peuvent être sécurisés, les rôles limités, les environnements différenciés. En clair : on garde la main sur les flux critiques, tout en laissant aux équipes la liberté de créer.
C’est aussi un outil qui scale sans douleur. Les premières automatisations produisent des résultats visibles dès les premières semaines : moins d’erreurs, moins de temps passé, plus de satisfaction interne. À l’échelle, Make devient un socle d’orchestration pour interconnecter des outils métier, suivre des flux, et rationnaliser l’écosystème applicatif.
Enfin, sur le plan budgétaire, le logiciel Make coche les bonnes cases : ROI rapide, peu de dépendance technique, pas de coûts cachés. On teste petit, on déploie plus large si ça fonctionne. Pas besoin d’un projet de six mois pour prouver la valeur.
Comment utiliser le logiciel Make efficacement ?
Le logiciel Make n’est pas une baguette magique. Mais dans les bonnes mains, c’est un accélérateur de productivité sur les irritants du quotidien.
Les cas d’usage les plus fréquents parlent d’eux-mêmes. Dès qu’il s’agit de connecter plusieurs outils entre eux, sans créer de dette technique, Make devient une brique d’orchestration fiable.
Par exemple :
- La création automatique de tickets dans Jira, GitLab ou ClickUp à partir d’un formulaire interne. Utile pour structurer les demandes entrantes sans surcharge manuelle.
- Les cycles d’onboarding ou offboarding (avec suppression des accès, génération des comptes, notifications RH), souvent chronophages, peuvent être fluidifiés par des scénarios Make.
- La synchronisation entre outils CRM (ex : Hubspot), ERP (Odoo, Dolibarr) et outils de support (Zendesk, Crisp) permet une vue client unifiée sans ressaisie.
- Le traitement automatisé des formulaires internes : qualification, affectation, notifications — Make gère tout, même les cas de figure à embranchements.
- Ou encore, la génération de rapports dynamiques : pour un industriel par exemple, Make peut compiler des données de production, les structurer, les envoyer dans Google Sheets ou en PDF, à date fixe.
Ces cas d’usage ne sont pas des “quick hacks” : bien conçus, ils deviennent des processus robustes, maintenables, audités.
Quelle méthodologie adopter pour un projet Make ?
Intégrer le logiciel Make dans une organisation, ce n’est pas “lancer un scénario vite fait” — c’est poser une vraie démarche projet.
Tout commence par l’identification des processus critiques : où sont les ressaisies ? Où sont les points de friction ? Quels flux reviennent toutes les semaines ?
Vient ensuite la phase de cartographie : on modélise les étapes, les inputs, les outils impliqués. C’est souvent à cette étape qu’on repère des incohérences, ou qu’on simplifie le processus lui-même.
Une fois la carto validée, on peut construire les scénarios dans Make : choix des modules, gestion des erreurs, logique conditionnelle… avec un objectif : créer un flux lisible, testé, réutilisable.
Et surtout : on ne s’arrête pas là. Chaque automatisation déployée doit être monitorée, documentée, ajustée au fil des retours. C’est ce travail de fond qui fait toute la différence entre un usage amateur et une véritable démarche d’intégration SI.
Make n’est pas là pour remplacer les outils : il est là pour les faire dialoguer, dans un cadre maîtrisé.
Limites et bonnes pratiques du logiciel Make
Make n’échappe pas à la règle : plus un logiciel est simple à prendre en main, plus il est tentant de multiplier les usages… sans toujours en anticiper les effets de bord.
Côté tarification, le logiciel Make facture selon plusieurs critères : nombre de scénarios, exécutions, complexité des modules, et nombre d’utilisateurs si vous passez en mode collaboratif. Un scénario déclenché toutes les heures, qui envoie un email à 100 personnes, peut vite faire exploser vos quotas mensuels.
La maîtrise des coûts passe donc par :
- une vision claire des usages prioritaires, plutôt que de tout automatiser
- une limitation des déclenchements : par exemple via des filtres ou des déclencheurs conditionnels
- une centralisation des scénarios dans des “hubs” pour éviter les doublons
Mais au-delà des coûts visibles, il faut aussi penser maintenance : un scénario qui repose sur un Google Sheet modifié manuellement, ou une API dont la structure change sans préavis, devient rapidement un point de friction.
Le conseil : traitez chaque scénario comme une pièce du système d’information, avec une logique de cycle de vie, de mise à jour, et de supervision.
Sécurité et gouvernance
Un scénario Make peut faire beaucoup de choses. Y compris supprimer une ligne dans votre CRM, ou publier un fichier sensible. Ce n’est pas une raison pour paniquer, mais pour structurer.
Premier point : séparer les environnements. Un espace de test, un espace de prod. Cela évite bien des drames.
Ensuite : penser gouvernance des accès. Chaque membre de l’équipe ne doit pas avoir les clés API du CRM, ni le droit de modifier tous les scénarios. Utilisez les rôles utilisateurs, les dossiers partagés, et surtout : ne partagez jamais une clé API personnelle en clair dans un module.
Enfin, le triptyque documentation – logs – versionning : chaque scénario devrait être lisible, historisé, commenté. C’est ce qui permet de maintenir la qualité dans la durée, mais aussi de rassurer votre équipe IT ou votre DSI : Make n’est pas un jouet. C’est une brique SI qui doit s’intégrer proprement dans votre architecture.
Un bon scénario, ce n’est pas un scénario “qui marche”. C’est un scénario qui se maintient.
En bref,
Make n’est pas un simple outil d’automatisation. C’est une brique technique à part entière, capable de structurer des flux métier complexes tout en respectant l’architecture du système d’information.
Bien intégré, il permet aux équipes opérationnelles de gagner en efficacité sans compromettre la gouvernance IT. Une automatisation lisible, maintenable, durable.
Chez Bienfait, on vous aide à faire de Make un outil solide, pensé pour durer :
- cartographie des flux,
- documentation des logiques métier,
- scénarios testés, monitorés, ajustés.
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